Le sergent leur donna enfin les ordres de la mission. Harding écouta le discours et nota dans un coin de sa tête toutes les informations importantes. Troupe d'inconnus, entré en Rohan par le Gué de l'Isen, ordre de surveiller, troupe de quelques dizaines. Harding guetta du regard les hommes qui l'accompagnaient pour cette mission, seul Falstred gardait le sourire, certainement toujours concentré sur le succès de ses histoires que sur la mission en elle-même...
L'ordre fut donné, le pied fut mis à terre et Gárulf s'occupa de garder les chevaux. Cet homme n'excellait pas tant en matière de discrétion et d'infiltration, en revanche, il savait y faire avec les bêtes. Il s'occupa de relier les rennes de chaque monture entre elles, pour pouvoir garder le contrôle des chevaux bien en main. En espérant qu'un Ouargue ne vienne pas s'approcher du troupeau, l'homme du Rohan saurait contenir les destriers.
Le reste de la troupe suivit le sergent Baldor qui s'enfonçait déjà dans un bosquet qui surplombait l'Isen un peu plus bas. La progression fut plus lente, à cause de la végétation, mais aussi parce qu'ils veillaient tous à ne pas faire de bruit, pour être les premiers à flairer la cible. Et la stratégie fut bonne. Des voix s'élevaient non loin de leur position. Harding marqua l'arrêt pour juger le son des voix, les différents interlocuteurs et distinguer si un certains patois était employé. Mais trop loin pour avoir de réelles informations, la patrouille poursuivra son avancée. Harding se coucha au sol et fut imité par plusieurs de ses camarades, alors que le sergent poursuivait à demi penché à courir de tronc en tronc. Sur la gauche de Harding, Fastred couinait. Celui-ci semblait être en mauvaise posture et avait une mine crispée, les yeux fixant un trou dans le sol à quelques centimètres de son visage. Du trou en question, un renard sortit en claquant des mâchoires pour effrayer l'intrus. Voyant une chance de se sauver quand le rohirrim tomba à la renverse, le renard fila droit vers le contre-bas, d'où provenait les voix. Un tel mouvement de faune pouvait bien inquiéter. Harding tira Fastred par le col, et le rapprocha de lui. Devant eux, des cris retentissaient. Relevant la tête vers son sergent, Harding l'entendit alors déclamer aux inconnus en invoquant le nnom du roi à ce que les étrangers daignent se présenter. Aucune autre réponse ne vint qu'une charge d'un colosse sur l'homme de commandement des cavaliers. Apres quelques galipettes dans les fourrées, les étrangers se relevèrent avec le sergent maintenu par une clé de bras. Désarmé, l'homme fut escorté jusque devant l'un des étrangers qui semblait répondre de l'autorité du groupe. Des échanges se firent et Harding faisait signe à ses camarades de rester discret, ils n'avaient que peu d'informations, des hommes patrouillaient en lisière, d'autres dans les bois, le nombre de ces individus était sommaire. Pour une prise d'information, les rohirrims étaient bien à la ramasse. Ils ne sauraient s'ils pouvaient tenter une offensive sans connaitre le nombre d'individus, leurs armements, ou leurs positions.
Des patrouilleurs circulaient dans le bosquet et Harding flaira une opportunité. Si ces personnes désarmaient et retenaient en otage leur sergent, ils désarmeront et prendront aussi en otage les membres de ce groupe. Faisant signe à Fastred sur son flanc, il désigna un des hommes qui patrouillait sur la gauche. Harding fit passer l'information d'attaquer à deux ou trois chacun de ces adversaires et de les ligoter, un bâillon dans la bouche, confectionné avec les vêtements de leurs victimes.
Harding surveilla la progression de ses camarades, et alla rejoindra Fastred pour passer à l'action...